Livre 2 - Extrait

LES AGAPES DE L'ARAIGNÉE A l'affût d'une proie, sur sa toile perchée l'araignée aperçoit son diner approcher, en l'état d'une mouche que le hasard attire à finir dans sa bouche. La faim se fait sentir. Quel instant palpitant, suspendu à ce vol. « Mais quand donc l'aliment sur ma toile se colle ? A quand la mégarde ? » dit-elle en salivant. Or l'insecte musarde, volète au gré du vent. Contre toute attente, le vent est opportun engluant l'hésitante aux filets ballotins. L'araignée prend la mouche de soie abdominale l'entortille de couches pour stocker le casse-dalle. Quand toute une garnison d'insectes de tous poils s'en vient de l'horizon se plaquer en sa toile. Parant à l'abondance, c'est la valse des fils redouble la cadence, les provisions défilent. Emballé c'est pesé ! Stocké, organisé, rangé et remisé. Ouf ! Elle est épuisée. Mais qu'importe l'effort. Quand le garde-manger s'emplit, quel réconfort ! Faisons fi du danger ! Il est de ces moments où rien n'est tout gagné car dans l'emballement, l'emballage peu soigné tourne à la pourriture, ne laissant pour l'hiver aucune nourriture. Ainsi va l'univers : Ce qu'on prend pour acquis parfois n'est qu'éphèmère. De ce qu'on a conquis rien ne perdure sur Terre. Trop d'emballages encore peuvent défier le temps vaut-il, notre confort, ce trop-plein d'encombrants ?