Le chat
Le colibri
L’ours et les abeilles
Les termites
Livre Premier (2011) - 17 fables – 9€
LES TERMITES Une colonie de termite rongeait une charpente, patiemment, sans limite, une digestion lente. Chacune dévorant sa part de l’édifice, elles s’en font un devoir de ce sacrifice. Besognantes à l’excès, un cricricri discret, cricricri sans arrêt, la charpente fissurait, Jusqu’au jour où l’inéluctable effondrement survint car se pourrait-il en être autrement ? De cette banale histoire voici mes conclusions : Une charpente rongée et prête à s’effondrer Peut-elle être sauvée ? (vous voyez l’allusion ?) Quand chacun ronge un peu qui faut-il accuser ? Nous allons descendre au cœur de cette fable pour questionner et chercher des responsables.. « Bonjour Termite ». « Cricricri, bonjour ! » « Vous rongez, c’est un fait, mais… ça craque autour. » « Mon travail, cricri, c’est de ronger, je ne vois pas de ce dont vous parlez ». « Oh ! une grosse termite, je m’en vais la sonder : Hello ! ». « Cricri, ouaip !? » . « Ca craque, non ? vous entendez ? » « Vous devez vous tromper, je n’en suis point informée » « Ha, ha ! voici une grande termite à l’air sévère, Un chef sans doute. Sont-ce des craquements qu’on entend ? » « Vous n’entendez rien : un bruit de grignotage, c’est clair ? Vous seriez bien avisée de l’oublier sur le champ . » « Mais enfin, sœur Termite, ne vois tu rien venir De la chute finale que nous ne cessons d’ouïr ? » « Elle n’aura jamais lieu, cricri, vous êtes manipulé, Les discours alarmistes, cricri, n’ont rien de fondé ! » « On va tous crever et vous ne voulez l’avouer !? » « Je vous l’ai déjà dit, cricri : TOUT VA TRES BIEN, rompez ! » « C’est précisément à ce moment de la fable Que me vient une sensation désagréable : On m’a laissé partir mais un doute me submerge : Pourquoi toutes ces grosses termites, vers moi, convergent ? Je ne discerne plus le craquement avéré Du son des ouvrières qui semble augmenter… Vite ! vite ! il faut que je sorte de cette histoire Argh ! trop tard … « Et nous rappelons pour fermer ce journal que c’est le 113è jour de détention pour notre confrère et ami Pistil pris en otage par les fourmis rouges qui cherchent à déstabiliser notre sainte charpente en toujours parfait état, cricri, bonsoir ! » De cette banale histoire voici mes conclusions : Une charpente rongée et prête à s’effondrer Peut-elle être sauvée ? (vous voyez l’allusion ?) Quand chacun ronge un peu qui faut-il accuser ?